Définition
La violence conjugale s’exerce dans le cadre d’une relation intime, qu’elle soit actuelle ou passée. Elle peut survenir dans tout type de relation intime, peu importe sa durée, et peu importe l’identité de genre des partenaires : personnes mariées ou unies civilement, conjoints de fait, partenaire polyamoureux-se, ami(e)s avec bénéfices, fréquentation, etc.
Ce type de violence peut se manifester à n’importe quel âge. La violence conjugale se différencie principalement des « chicanes de couple » par le fait qu’il y a un déséquilibre dans la répartition du pouvoir entre les partenaires.
Pour contrôler la victime, la personne violente utilise de de multiples stratégies, comme les insultes, les menaces ou encore l’intimidation. La violence peut persister même lorsque les partenaires se séparent; il s’agit de la violence conjugale post-séparation.
La violence conjugale comprend également les actes violents commis envers les proches, les biens ou même les animaux de compagnie de la victime. Elle peut aussi viser le nouveau ou la nouvelle partenaire de cette dernière.
Différentes formes de violence conjugale
Contrairement à ce que plusieurs pensent, il peut y avoir de la violence conjugale sans coups ni blessures physiques. Elle couvre un large éventail de comportements et peut se manifester sous différentes formes :
• la violence verbale : ordres, hurlements, propos dégradants ou humiliants, etc.
• la violence psychologique : isolement social, dévalorisation de l’autre, bris d’objets de valeur, etc.
• la violence physique : coups, brûlures, morsures, etc.
• la violence sexuelle : agression sexuelle, harcèlement ou intimidation pour avoir une relation sexuelle, etc.
• la violence économique : contrôle des revenus et des dépenses, interdiction de travailler, etc.
• la violence spirituelle : forcer de pratiquer ou d’arrêter de pratiquer une religion, ridiculiser les croyances, etc.
Des actes qui peuvent être des crimes
La loi ne prévoit pas spécifiquement de crime de violence conjugale. Toutefois, plusieurs actes commis dans un contexte de violence conjugale peuvent être des crimes. Par exemple :
• Les voies de fait
• les menaces de mort ou de blessures
• l’agression sexuelle
• le harcèlement criminel
• le partage d’images intimes
• l’homicide et la tentative de meurtre
• le vol
• l’introduction par effraction
Rapports inégalitaires
Même si elle est subie par des partenaires de toutes les identités de genres, la violence conjugale touche majoritairement les femmes, peu importe leur culture, leur statut social ou leur revenu. On peut affirmer que la violence conjugale est largement issue de rapports historiquement inégaux entre les femmes et les hommes, et où les femmes sont défavorisées.
Cycle de la violence
On parle ici de cycle de la violence parce que l’agresseur et la victime entrent dans une boucle infinie qui se découpe en 4 phases :
1. la tension;
L’agresseur a des épisodes de colère, menace l’autre personne du regard et/ou fait peser de lourds silences. La victime se sent inquiète, elle marche sur des œufs et fait attention à ses faits et geste.
2. l’agression;
L’agresseur violente l’autre personne sur les plans verbal, psychologique, économique, physique et/ou sexuel. La victime se sent humiliée et triste.
3. la justification;
L’agresseur trouve des excuses pour justifier son comportement : fatigue, alcool, stress au travail… La victime doute de ses propres perceptions et se sent responsable de la situation.
4. la réconciliation.
Aussi appelé « lune de miel » ; l’agresseur donne des compliments, des cadeaux. Il promet qu’il ne sera plus violent. La victime a l’impression de « retrouver » la personne dont elle est tombée en amour.
Chaque fois que la boucle est bouclée, la violence peut s’intensifier dans la phase de l’agression et les périodes de réconciliation peuvent raccourcir progressivement.
À long terme, le cycle de la violence a un effet dévastateur sur les victimes étant donné qu’il se reproduit continuellement. Chaque fois que le cycle recommence, les victimes perdent un peu plus leurs moyens : elles remettent en question leur propre jugement, doutent de leur perception, perdent leur estime de soi, craignent leur environnement, essaient de prévenir les éclats de colère et vivent dans un constant climat de terreur. Tous ces éléments permettent à l’agresseur de garder le contrôle de sa victime.
Au fur et à mesure que la violence s’enracine dans la relation, les épisodes se rapprochent et les moments de tension et d’agression sont plus intenses.
Dans certains cas, les agressions peuvent même changer : elles pourraient, par exemple, passer de la violence psychologique à la violence verbale ou encore de la violence verbale à la violence économique.
Sources :
• Éducaloi - https://educaloi.qc.ca/capsules/la-violence-conjugale/
• Gouvernement du Québec - https://www.quebec.ca/famille-et-soutien-aux-personnes/violences/violence-conjugale/definition-de-la-violence-conjugale
• Table de concertation en violence conjugale de Montréal - https://www.tcvcm.ca/page/victime-de-violence-conjugale
Vous vous interrogez sur votre situation?
Vous vous demandez si vous êtes dans une situation de violence conjugale? Répondez au questionnaire interactif confidentiel de SOS violence conjugale : https://sosviolenceconjugale.ca/fr/je-m-interroge