Qu'est ce que la violence contre les femmes et suis-je vraiment une victime?
Toutes les formes de violence influencent grandement la vie des personnes qui la subissent et limitent le potentiel de développement économique et social de toute la communauté .
La relation de domination et de contrôle par une personne sur une autre , ou par un groupe de personnes sur une autre , est l'antithèse même du principe du droit à l'égalité conféré à tous les Québécois . La violence conjugale est une des formes de violence dont les femmes sont les premières victimes au Québec .
La violence conjugale se caractérise par une série d’actes répétitifs, qui se produisent généralement selon une courbe ascendante. Les spécialistes appellent cette progression l’« escalade de la violence ». Elle procède, chez la personne qui commet l’agression, selon un cycle défini par des phases successives marquées par la montée de la tension, l’agression, la déresponsabilisation, la rémission et la réconciliation. À ces phases correspondent, chez la victime, la peur, la colère, le sentiment qu’elle est responsable de la violence et, enfin, l’espoir que la situation va s’améliorer. À noter que toutes les phases ne sont pas toujours présentes et ne se succèdent pas nécessairement dans cet ordre.
La violence conjugale comprend les agressions psychologiques, verbales, physiques et sexuelles ainsi que les actes de domination sur le plan économique. Elle ne résulte pas d’une perte de contrôle, mais constitue, au contraire, un moyen choisi pour dominer l’autre personne et affirmer son pouvoir sur elle. La violence conjugale peut être vécue dans une relation maritale, extraconjugale ou amoureuse, à tous les âges de la vie.
La violence psychologique consiste à dévaloriser l’autre : elle se traduit par des attitudes et des propos méprisants, par l’humiliation, le dénigrement, le chantage ou la négligence à son égard. Elle peut aussi prendre la forme d’un isolement imposé par l’agresseur qui, souvent motivé par la jalousie, interdit à la victime de fréquenter telle ou telle personne ou limite ses déplacements à l’extérieur de la maison. Elle porte atteinte à l’estime de soi et à la confiance en soi, et permet au doute de s’installer dans l’esprit de la victime quant à la responsabilité de l’agresseur relativement à la situation.
Plus la victime est isolée socialement, plus elle devient vulnérable aux autres formes de violence. Dans certains cas, l’agresseur peut se servir de ses croyances d’ordre spirituel pour justifier sa domination et son pouvoir.
La violence verbale découle la plupart du temps de la violence psychologique : elle consiste, de la part de l’agresseur, en des sarcasmes, des insultes, des hurlements, des propos dégradants et humiliants, du chantage, des menaces ou donner des ordres. L’intimidation verbale prépare à la violence physique, crée de l’insécurité ou de la peur et empêche la victime de se soustraire à la situation.
La violence physique affirme la domination de l’agresseur : elle se manifeste par des coups, des blessures de toutes sortes, allant de la bousculade, de la brûlure, de la morsure ou de la fracture jusqu’à l’homicide. Les mauvais traitements physiques sont souvent déguisés en accidents.
La violence sexuelle porte atteinte à l’intégrité sexuelle de la victime : elle dépasse la sexualité elle-même, en ce sens que, par cette violence, l’agresseur vise à dominer l’autre personne dans ce qu’elle a de plus intime.
Il s’agit d’agressions sexuelles, de harcèlement, d’intimidation, de manipulation, de brutalité en vue d’une relation sexuelle non consentie, etc. Certaines victimes consentent à des relations sexuelles dans l’espoir de maintenir la paix et d’éviter la violence.
La violence économique se caractérise par la domination exercée par l’agresseur qui prive la victime des
ressources financières et matérielles nécessaires au bon fonctionnement du foyer. Les activités économiques de la victime sont contrôlées et surveillées, de sorte qu’elle n’a pas le pouvoir de décider quoi que ce soit en cette matière, et ce, indépendamment du fait qu’elle travaille ou non à l’extérieur du foyer. Ces actes entraînent la dépendance financière.
Parmi toutes ces formes de violence, certaines sont de nature criminelle, notamment les menaces, la violence physique, la négligence criminelle, la violence sexuelle, le harcèlement criminel, l’enlèvement et la séquestration.
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